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Libre-échange Le « principe de précaution » fait grincer des dents au Brésil

« Inacceptable » pour les agriculteurs français, l’accord entre l’Union européenne et le Mercosur inquiète aussi au Brésil, où l’on craint l’impact sur une industrie moins compétitive qu’en Europe et un recours excessif au « principe de précaution » visant les produits agricoles sud-américains.

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Un point de l’accord conclu entre le Mercosur et l’Union européenne inquiète au Brésil : la référence au « principe de précaution » qui garantit que les autorités publiques pourront « agir pour protéger la santé humaine, animale ou végétale, ou l’environnement, face à un risque perçu, même lorsque l’analyse scientifique n’est pas concluante ».

Une opposition de longue date

« Historiquement, le Brésil a toujours été opposé à l’inclusion du principe de précaution, une revendication de l’Union européenne, tant durant les cycles de négociation au sein de l’OMC, Organisation mondiale du commerce que lors des discussions bilatérales », explique Pedro Camargo Neto, ancien président de la Société rurale brésilienne.

 

« Selon nous, les règles déjà existantes dans le cadre de l’accord multilatéral de l’OMC ont été et sont toujours suffisantes pour garantir la santé et la sécurité des populations de l’Union européenne », ajoute cet ancien responsable de la production et du commerce au sein du ministère de l’Agriculture (2000-2002).

Une « protection supplémentaire »

« C’est avec surprise que nous avons appris dans la presse que le Mercosur avait accepté cette forme de protection supplémentaire dans l’accord avec l’Union européenne », conclut-il, traduisant l’inquiétude qui règne au Brésil dans le secteur agricole concernant cette clause.

 

Selon un porte-parole de l’Abiec, Association brésilienne des industries exportatrices de viande, une réunion doit se tenir ce mardi à Brasilia entre des représentants de ce secteur et le gouvernement pour « évaluer les impacts possibles » de ce « principe de précaution ». Une conférence de presse du chef de la diplomatie brésilienne sur l’accord est aussi prévue.

Se « blinder contre un usage inapproprié »

« Tout a été négocié pour blinder le Brésil contre un usage inapproprié de cet instrument », a assuré lundi au quotidien économique Valor Pedro Miguel Costa e Silva, en charge des négociations régionales au sein du ministère des Affaires étrangères.

 

Malgré ces craintes, les marchés accueillaient positivement l’accord. Lundi à la clôture de la Bourse de São Paulo, BRF et JBS, deux géants brésiliens de l’agroalimentaire, prenaient respectivement 8 % et 5 %.

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